Mon gros

Le 3 avril 2014, mon gros aura très exactement onze ans et demi.  

Onze ans et demi de collaboration,  de compagnonnage, de bêtises en tout genre, d'amour, de peur, de souffrance mais aussi et surtout de bonne humeur ! 

Il faut que je vous dise un secret : il y a huit ans, mon gros m'a sauvé la vie. Je n'en dirai pas plus, car c'est une histoire entre lui et moi.

Alors voilà, mon loup, malgré tout ce qui a pu être dit sur nous à nos débuts dans la cour des grands parce que je refusais de te "serrer" et que tu étais paraît-il un "petit chien", je t'aime et j'ai toujours été très fière de toi ! 

Oui, "la conne et son chien de merde" ont gravi les échelons sportifs ensemble et peu à peu, les voix des médisants se sont tues. Tu étais - tu es toujours à mes yeux - un grand chien, au sens le plus vrai du terme : un être vivant sensible, plein de failles et de doutes mais d'un courage et d'une volonté exemplaires. 

En trois mois d'entraînement à peine, tu obtenais ton brevet de chien de défense. Un an plus tard, tu concourais parmi les meilleurs, jusqu'à finir aux championnats de France. Un miracle ? Non. Une surdité sélective.

"Il ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"

(Thomas Mann)

Mon gros, ces coupes représentent bien plus que de simples victoires sportives : elles représentent la victoire de la confiance mutuelle - notre confiance - sur le pessimisme du monde.

 J'espère te garder à mes côtés heureux et en bonne santé encore très longtemps. 

Je t'aime, vieux camarade